Ils n'ont pas de nom.

C'est un couple à la dérive que vous regardez sombrer ; un regard sans concession porté sur une intimité crue et violente, déçue, désabusée ; le miroir non déformant des contradictions quotidiennes, des instincts les plus vils ; un quotidien fait d'insultes, d'espoirs piétinés, de suspicions ; ce que nos sociétés occidentales ont fait de nous, ou ce que nous avons fait d'elles : des tourbillons d'égos frustrés qui s'entrechoquent et qui vous entraînent inexorablement vers le fond.

Elle et lui s'affrontent chaque jour, dans une joute verbale de haut vol, drôle et glaçante, un affrontement à la vie à la mort fixant des limites de plus en plus étroites à leur relation. Une danse sinistre qui le voit chaque jour sombrer un peu plus dans l'alcoolisme, la peur de l'autre et le racisme, et qui la montre tour à tour combative, provocante ou décomposée.

Miroir de nos solitudes, ces deux-là se détestent, se jalousent, se détruisent, mais c'est dans l'amour et l'espoir de se retrouver qu'ils deviennent magnifiques.