Depuis que son père est en prison pour détournements de fonds, Elis Heyst doit subvenir seul aux besoins de sa famille avec son maigre traitement de professeur de lycée.

Elis doute de la fidélité de sa fiancée Kristina, il souffre de voir sa mère refuser d'admettre la culpabilité de son mari et il se reproche d'avoir laisser interner sa soeur Eléonore, sujette à de grave troubles mentaux.
La famille doit en outre héberger une des victimes des malversations du père, le jeune Benjamin, et elle vit sous la menace de son principal créancier, Lindkvist. Apparaît alors Eléonore, un lys de pâques à la main...

Rythmée à la fois par les étapes intemporelles de la fête pascale, mais se passant aussi " de nos jours ", comme le dit Strindberg de manière stimulante, " Pâques " nous invite, dans une unité de temps et de lieu, à suivre à la trace les aléas des personnages et à osciller avec eux entre mysticisme et modernité, cauchemar éveillé et conte populaire.
Pour mettre en valeur ces distorsions perpétuelles, la mise en scène, inventive et éclatée, assume totalement ce mélange d'onirisme et de trivialité, qui signe le travail de la compagnie, tout en prenant très au sérieux ce que Strindberg lui même a pu nommer " rêves naturalistes ".