Dernière pièce écrite par Lorca dans les prisons franquistes avant son exécution en août 1936 au début de la guerre civile.

A la mort du père, Bernarda Alba enferme ses cinq filles pour un deuil de huit ans. Elle veut les protéger du désir et étouffe la liberté et l'amour. Mais Pepe le Romano, fiancé de la fille aînée Angustias, rôde. Il séduira Adela, la plus jeune, qui refuse sa condition de prisonnière et dont la fin sera tragique.

Andrea Novicov installé en Suisse avec sa compagnie, a traité la pièce comme un cauchemar enfantin. Ses personnages, poupées captives et apeurées, engoncées comme des ménines dans leurs costumes d'apparat, vivent une nuit d'épouvante comme on n'en vit que dans les rêves quand les corps se déforment et que les visages grimacent.

On sait que Lorca avait écrit certaines de ses pièces pour marionnettes. Les filles de Bernarda Alba sont ces marionnettes enfermées dans un castelet ouvragé comme un confessionnal. Conte noir, grand guignol, la mise en scène rend justice à cette dénonciation d'une société rigide qui anéantit la vie.