La dramaturgie explore la machinerie théâtrale qui permet aux actions scéniques d'échapper à nos sens.

Les offices appelés des ténèbres étaient ceux du mercredi, jeudi et vendredi saints, où se lisaient les leçons et se chantaient des psaumes jusqu'à ce que les cierges s'éteignent...... La cérémonie finissait donc dans l'obscurité.

Cette chute de la lumière se retrouve dans les 4 scènes du spectacle. La question de l'invisible et de l'effacement est posée à la fois par le contenu des scènes et par leur disposition. Dans la moitié des cas en effet (scènes I et III), les actions sont doublées simultanément et présentées de façon à ce qu'une partie du public, divisé en deux groupes, ne puisse pas voir la scène symétrique à laquelle assiste l'autre partie, et vice-versa (une partie est visible, l'autre ne l'est pas). Dans les autres scènes (II et IV) le dispositif est bi-frontal. Le public est invité à se déplacer entre chaque section, circulant autour d'une enceinte de toile blanche qui occupe toute la place centrale. Il s'agit d'un bloc apparemment impénétrable, faisant écran, figée comme la Kaaba de La Mecque.

François Raffinot, après des études de danse et de philosophie, débute une carrière de danseur auprès de Félix Blaska, Peter Goss, Susan Buirge. Il danse au Théâtre du Silence de Brigitte Lefèvre et dans la compagnie de Félix Blaska. En 1977, il rencontre Dominique Bagouet et Francine Lancelot. Dès lors il s'oriente vers l'étude des danses des XVIIe et XVIIIe siècles et participe en 1980 à la fondation de la compagnie " Ris et Danceries " qu'il codirige de 1984 à 1989 avec Francine Lancelot.
En 1990, il fonde sa propre compagnie, " Barocco ". Il est ensuite nommé à la direction du Centre chorégraphique national du Havre - Haute-Normandie pendant six ans (1993-1998). De 1999 à 2001, il met ensuite en place le Département chorégraphique de l'Ircam avec Laurent Bayle1 pour finalement créer le SNARC d'abord en résidence à Metz et actuellement au Conservatoire du Blanc-Mesnil en partenariat avec le Forum. Il est régulièrement invité à donner des cours théoriques dans les écoles d'art, les universités et publie fréquemment ouvrages, articles et fictions. On lui doit la conception et la première édition du Vif du sujet, manifestation chorégraphique de la SACD au Festival d'Avignon.

Cette pièce est programmée dans le cadre du Festival Artdanthé.