Lorsque les vivants rendent hommage aux morts, cela offre des pages musicales hautement inspirées. Bach est l'un des compositeurs les plus prolifiques en matière d'oeuvres liturgiques. Lorsqu'il habitait à Leipzig, il composait une cantate pour chaque office. Sur le nombre considérable d'oeuvres qu'il livra durant cette période, un tiers demeure introuvable.

Elles sont à ce jour totalement tombées dans l'oubli. Jusqu'au jour où... l'ensemble Pygmalion s'est lancé dans le défi de reconstituer la cantate BWV 244a du cantor de Leipzig. Dans ce travail, l'ensemble s'est inspiré de l'Ode funèbre BWV 198, qui rend hommage à la défunte Christiane Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth, duchesse de Saxe et Reine de Pologne. Bach lui même avait joué la basse continue au clavecin le jour de l'exécution de cette pièce. Au programme du concert figurent d'autres oeuvres faisant référence à l'office des morts, notamment des motets de Johann Christoph Bach, illustre cousin de Jean Sébastien...

L'ensemble Pygmalion exhume également des oeuvres religieuses méconnues du XVIIème siècle : des motets de Jakob Gallus, Hans Leo Hassler, Annibale Stabile... Passionné par le répertoire sacré, l'ensemble Pygmalion prévoit un enregistrement de la Messe en si mineur de Bach, interprétée dans la version originelle de 1733. Sous la direction de Raphaël Pichon, ce jeune ensemble apporte une vision neuve et inventive du répertoire baroque.