La Géographie du danger

" [...] Maintenant, je rase les murs, me terre la nuit tombée, refuse les contacts, évite tout ce qui peut signaler mon existence dans la géographie du danger : gares, ghettos d'immigrés, stations de métro, quartiers chauds, bars, sorties de grands magasins, stades et dancings louches.

Je n'existe même pas pour les employeurs successifs ne cherchant à connaître ni identité ni rien d'autre de ma personne. Nous sommes quittes de cette mutuelle non-reconnaissance. Je n'ai plus de nom, plus de prénom, rien que des pseudonymes." Extrait du roman d'Hamid Skif

" Je suis touché par l'espoir un jour de trouver une issue, une porte de sortie. Comme lui, j'ai ressenti le sentiment d'être étranger, exclus, isolé, épié, contrôlé, surveillé, j'admire son courage entremêlé de peur.

Pour l'aider, je ne peux qu'être sur scène, être son porte-voix, sensibiliser les consciences, faire résonner ses mots, ses peurs, ses frustrations, ses gestes... Performance des corps et des mots, prise de parole directe, environnement sonore puissant, danse intime et répétitive jusqu'à l'explosion, sont les maîtres mots de cette chorégraphie.

Dans la continuité des créations précédentes, j'inscris cette création autour de la parole, des mots, du mouvement, de l'enfermement, grâce à un engagement dansé, singulier et contemporain, en échos aux interrogations de la société."
Hamid Ben Mahi