Le Chant du cygne

Tard dans la nuit, après une représentation, un vieil acteur nommé Svetlovidov, s'entraine à vieillir, à mourir.
Il se souvient des personnages qu'il aurait joués dans le passé sur la scène d'un théâtre ou peut-être dans sa vie.

Il ne sait plus très bien qui ou quoi lui revient : ses rôles d'antan ? Les morts qui ont joué sur cette scène ? Des fantômes de lui ou ceux des autres ? Mais enfin, quelque chose du passé lui revient... nous revient. Quelque chose, comme la Mouette de Tchekhov, ou Platonov lui revient, qu'il aurait presque oublié. Quelque chose ou quelqu'un. Revenant, oui, ce soir, à lui, comme autant de souvenirs vivants.
C'est bien au spectacle d'une hantise qu'il nous convie.

De cet effondrement de lui-même, en lui-même, seul le souffleur du théâtre Nikita Ivanitch, gardien, garde fou, homme à tout faire - va être le témoin.
Il va, le temps d'une nuit, partager le bruit assourdissant des pages d'un livre que le vieil acteur ouvre semble-t-il au hasard : le livre d'un personnage qui se souvient... du livre dans lequel il est écrit.

Dans le secret des loges d'un théâtre, ces deux hommes vont nous souffler, ou nous inspirer depuis une autre voix - celle de Tchekhov et de ses fantômes - ce livre vertigineusement poétique et souvent drôle, qui est aussi notre livre.