Brahms, Mahler, Strauss: tous auront marqué Vienne de leur passage, comme ils se seront nourris de la vie artistique et culturelle de cette capitale européenne, pour composer une bonne part de leurs chefs- d’œuvres. Située aux portes de la Hongrie, cultivant l’élégance avec passion, berceau et lieu de convergence de courants de pensée et d’esthétiques les plus diverses, Vienne aura marqué ces trois compositeurs de façon bien différente. Le Concerto pour piano n°2 de Brahms, dès sa création en 1881, s’est imposé comme l’un des concertos romantiques les plus impressionnants. Le rôle de l’orchestre y est tellement important, que l’on peut considérer cette œuvre comme une symphonie concertante. Il utilise de nombreux traits de la rhétorique classique viennoise, mais s’inspire également des folklores d’Europe centrale. L’Adagio de Mahler, survivant d’une Dixième Symphonie qui s’arrête avec la vie du compositeur, en 1911, est une œuvre qui, tout en s’inscrivant dans la continuité de la production de son auteur, va aux confins du système tonal et du développement mélodique et motivique. Cette œuvre reflète en quelque sorte le côté sombre et profond de la Vienne, de la fin du XIXe siècle. La Valse de l’Empereur restera l’emblème de cette capitale légère, rayonnante et insolente, face au reste d’une l’Europe médusée et fascinée par tant d’ivresse tourbillonnante.