Les petites oreilles ont leurs écoutilles grand ouvertes quand un écrivain commence une histoire, et nous, adultes qui regardons les enfants écouter, nous voyons dans leurs yeux les paysages du texte, les personnages du texte, les caractères du texte, les beautés du texte, les angoisses du texte, les folies du texte, les surprises du texte, les inventions du texte, les bêtises du texte, les zigzags du texte, les croisements du texte, les envolées du texte ?

Oui, le texte entre par leurs oreilles, illuminent leurs yeux, ouvre rondes leurs bouches, leur respiration se calme ou s'accélère et le texte pénètre leurs corps allongés ou assis nonchalamment sur les tapis et les coussins, tandis que nous parents et adultes restons sagement assis sur des chaises disposées autour des tables derrière les tapis, puis les enfants s'approchent doucement des auteurs, commencent à poser des questions, demandent une signature ou un dessin et enfin le chocolat surgit tout chaud de derrière le volet en bois dans de grandes marmites?

Les enfants, et même les parents, s'abreuvent, croquent un bonbon et l'on termine l'après-midi du samedi entourés d'enfants, de parents, d'écrivains, de livres, de signatures et de dessins... Merci à Antonio Diaz Florian d'avoir immédiatement répondu positivement et sans hésiter à la proposition des Ecrivains Associés du Théâtre, merci au Théâtre de l'Epée de Bois de nous offrir ce cadre enchanteur, véritable cocon de concentration ou boîte à rêves, et merci à celles et ceux qui programment, accueillent, informent et aussi préparent le fameux chocolat ?
Louise Doutreligne
Présidente des Ecrivains Associés du Théâtre