Il est touchant. Comme une histoire sans fin, sans avenir, sans nouveaux souvenirs. Il peint des oeufs. Il se maintient en vie dans le présent, il faut tenir, il faut raconter pour ne pas tomber, ou, mourir.

Son histoire avec la mouche qui se réveillait brusquement en pleine nuit, car elle avait peur de ce qui se passerait si la lune explosait. Il en était vraiment toqué de cette fille là, mais pas au début. Son frère, tellement malin, et qui n'avait pas froid aux yeux quand il était môme, qui a sans doute égorgé le chat dans l'évier.
Farouk. On pouvait être sûr qu'il réussirait dans la vie. Lui. Son père, le chiffonnier, qui après avoir vu le chat, s'est mis à appuyer de plus en plus sur les commutateurs électriques. Interné. Sa mère, qui a fini dans la poussière de la cour à regarder les nuages en l'air en se grattant le nez. Dormir. Boire. Dormir. Boire...

Et Papy, et Mamy qui cachait des oeufs, à Pâques, dans l'herbe. Il revoit ça. Tacot, le chien qui passait son temps à lui lécher le visage quand il était bébé, pas de souvenirs, seulement plus tard. Il croyait que c'était son frère. Le chien. Et les poules. Les poules qui lui faisait si peur et qu'il ne comprenait pas. La question est : Est-ce que c'était déjà pourri dans l' oeuf ?