Pour les aider à accepter le règlement de ce litige, un conteur invite les paysans à écouter et rejouer une histoire, comme une métaphore de leur propre situation : une fille de cuisine, Groucha, lors d'une révolution, sauve le fils du gouverneur, abandonné dans la tourmente.
Elle le cache et l'élève pendant deux ans. Le calme revenu, la mère naturelle revendique l'enfant. C'est Azdak, un gueux devenu juge pendant la révolution, qui aura la tâche de décider laquelle de ces deux femmes gardera l'enfant : celle qui l'a mis au monde ou celle qui l'a éduqué ?

Sur le plateau, neuf comédiens, un musicien, un régisseur et un vidéaste donnent vie aux cinquante-six personnages de ce conte fabuleux, des plaines du Caucase aux grands glaciers, de la révolution à la salle du tribunal. Une mise en scène ancrée dans l'actualité qui démontre que les vertus du théâtre peuvent être aussi nécessaires que celles de la politique et de la diplomatie.

Une pièce claire, profonde, un message essentiel : parce que l'homme est aux prises avec sa destinée, le théâtre est le miroir qui le grandit.