Nous sommes dans la salle de rédaction d'un journal : L'Espoir. C'est le soir du premier Noël libéré de l'occupation allemande. Autour de la table, deux hommes et deux femmes sont en pleine effervescence, réfléchissant au prochain numéro de la revue.

Six mois après La libération, ils discutent, ils s'échauffent... l'heure est aux bilans : que faire de sa liberté quand on est libre ? Comment penser son engagement dans un monde qui s'élargit ? Où puiser sa force et forger ses convictions ? Chez les politiques ? Auprès des philosophes, dans la littérature ? A qui l'histoire donne-t- elle raison ? A la lumière des événements récents, chacun essaie d'imposer son point de vue aux autres... jusqu'à la mauvaise foi.

Chacun amène ainsi l'autre à un point de rupture quand les contradictions intimes de tous surgissent publiquement. Dans une adresse très directe au public, sans quatrième mur, les comédiens créent une atmosphère de débat. A travers leur revue ils vont rendre compte d'un besoin urgent d'exprimer leur liberté et leur engagement citoyen propre. Donner écho à ces interrogations des années 50 c'est interroger à travers le texte des Mandarins la place de la pensée politique dans notre quotidien. Ses enjeux et ses codes. C'est aussi se demander à quoi tient la perte de l'influence des intellectuels de notre décennie et quels nouveaux défis sont à relever.