Les Bonnes

"C'est un conte. [...] Un conte... Il faut à la fois y croire et refuser d'y croire". C'est ainsi que Jean Genet définit " Les Bonnes " dans sa préface de la pièce.
Aurélie Plaut, directrice artistique de la compagnie et metteure en scène, a choisi de mettre en valeur cette dimension de l'oeuvre. " Madame est un fantasme, et la haine de [ses deux bonnes] Claire et Solange est avant tout un amour inconditionnel qui ne peut s'épanouir que dans le geste du meurtrier. Seule la mort leur permet de "posséder" Madame, corps et âme. "
Les deux soeurs deviennent chacune le jouet de l'autre : Claire manipule Solange parce qu'elle joue à Madame et Solange manipule Claire parce qu'elle joue à Claire... Chacune sort de son corps pour en investir un autre.

La pièce rappelle un célèbre fait divers, survenu quatorze ans avant son écriture : l'effroyable crime des soeurs Papin.

En 1933, au Mans, Christine et Léa Papin assassinent leur patronne, Léonie Lancenin, et sa fille.
Les deux soeurs seront condamnées sans que l'on puisse vraiment connaître les mobiles ayant présidé à leur acte. La plus jeune sortira de prison après avoir purgé sa peine, tandis que la plus âgée finira sa vie derrière les murs d'une institution psychiatrique.
Jean Genet a néanmoins nié s'en être inspiré.

La scénographie et les " capsules " vidéo plongeront le spectateur dans un décor qui ne sera pas sans rappeler l'esthétique des films d'Alfred Hitchcok et de Stanley Kubrick.