Quand ils rencontrent l’apathique et repoussante Yvonne, les amis du Prince Philippe pensent se distraire à bon compte. Mais, face à tant d’imperfections, le Prince ressent autant de fascination que de dégoût ; il décide de surmonter sa répulsion et annonce ses fiançailles avec la jeune fille. Introduite à la cour, Yvonne y devient un facteur de trouble. Sa présence muette, apeurée, révèle à chacun ses failles, ses vices. Neuf acteurs interprètent en jeu masqué la Cour de Bourgogne, sa suffisance, sa violence puis son désordre. Seule, face à eux, Yvonne avance sans masque comme à l’état sauvage. Dans la démarche d’Anne Barbot, la Commedia dell’arte rencontre le théâtre No. Le corps des acteurs, le travail de choeur puis d’individualités et la facture anguleuse des masques sont autant d’ingrédients qui lui permettent d’emporter le spectateur dans un monde éminemment sensible et troublant.